jeudi 14 août 2008

"Bio" éthanol

Pour produire 1 litre d'éthanol, il faut transformer 2,37 kilos de maïs, brûler 500 grammes de charbon et utiliser 4 litres d'eau.

Au Brésil, le bioéthanol de canne à sucre couvre 22 % des besoins nationaux en carburant, en Suède, outre la vente de superethanol, l'essence contient 5% de bioethanol (à base de canne à sucre). Aux États-Unis, plus de 10 % de l’essence contient du bioéthanol (principalement de maïs) à hauteur de 10 %.

dimanche 22 juin 2008

The Wide Divide

Source : Carola Frydman, Harvard and Raven E. Saks. Federal Reserve

In the early 1980's, executive compensation - including salaries, bonuses and option grants - began to rise faster than the earnings of most workers.
Compensation for the most highly paid executives has grown the fastest ; it peaked in 2000, at the height of the stock market bubble.

jeudi 15 mai 2008

Budget de famille

INSEE
Enquête Budget de famille 2006

Lecture : les ménages du 1er quintile de niveau de vie, c'est-à-dire les 20 % des ménages ayant les niveaux de vie les plus faibles, consacrent en moyenne 24,8 % de leur consommation aux dépenses de logement, contre 10,8 % pour les ménages du 5e quintile. La dépense totale s'entend ici hors impôts, gros travaux, remboursements de prêts et prélèvements effectués par l'employeur, transferts financiers entre ménages.
Source : Insee, Enquête Budget de famille 2006
Champ : France Métropolitaine

mardi 13 mai 2008

Pauvres riches

Aux USA les les 1% plus riches recoivent presque 25% de l'ensemble des revenus du pays. (Emmanuel Saez - University of California, Department of Economics, 549 Evans Hall #3880, Berkeley, CA 94720.)
(chez nous c'est seulement 8%, mais ça s'arrange vite rassurez-vous, et le dernier millième recoit quand même 2,20%).

http://www.jourdan.ens.fr/~clandais/documents/htrev.pdf
Les hauts revenus en France(1998-2006) :
Une explosion des inegalités ?
Camille Landais
Paris School of Economics
Juin 2007
Résumé
Cette étude analyse l'évolution des hauts revenus à partir de sources fiscales exhaustives. Reprenant et réactualisant les séries (1901-1998) de Piketty pour la période récente (1998-2005), notre travail révèle un fort accroissement des inégalités de revenus depuis 8 ans, du fait d'une augmentation trµes forte des revenus des foyers les plus riches depuis 1998, tandis que les revenus moyen et médian croissent très modestement sur la période. Cette explosion des hauts revenus est essentiellement concentréeau niveau des foyers du dernier centile, qui voient leur part dans les revenus totaux considérablement augmenter entre 1998 et 2005. En particulier, les 0.01% des foyers les plus riches ont vu leur revenu réel croître de 42.6 % sur la période, contre 4.6 % pour les 90% des foyers les moins riches. La forte croissance des revenus du patrimoine est en partie responsable de ces évolutions, les hauts revenus étant plus que les autres foyers composés de ce type de revenus. Néanmoins, et c'est un fait nouveau, la trµes
rapide augmentation des inégalités de salaires a également fortement participé à cette augmentation des inégalités de revenus. De ce point de vue, la France rompt avec 25 ans de grande stabilité de la hiérarchie des salaires. Tout en restant un pays plus égalitaire que les pays anglo-saxons en termes de distribution des revenus primaires, la tendance actuelle n'exclut pas que la France puisse converger vers les modµeles anglo-saxons. Tous les éléments disponibles pour 2006-2007 laissent d'ailleurs penser quela tendance de croissance des hauts revenus et des hauts salaires se poursuit voire s'amplifie.

mardi 18 mars 2008

Thérapeutes ou DRH ?

Débat avec Mony Elkaïm, Félix Guattari, Ronald Laing et Carl Whitaker.
http://www.therapie-familiale.org/resonances/pdf/hommage.pdf

Les fondateurs de l'antipsychiatrie dénonçaient la dérive de leurs théories en 1981 et l'usage de contrôle social qui en est fait.

Extrait :
"Lorsqu’on repense aux ouvrages de Ronald Laing et de David Cooper, c’était très important de se rendre compte que ce que quelqu’un fait d’apparemment fou n’est pas si fou que ça dans ce contexte-là. C’était très novateur, très important, c’était quelque chose qui ouvrait énormément le champ. Le problème pour moi c’est que l’aspect subversif de ceux qui contestaient une vision linéaire et réductrice en psychothérapie s’est rapidement limité.
Et ce qu’on a vu apparaître ce sont des professionnels qui ont tenté quasi systématiquement de résoudre les problèmes dans le contexte exclusif de la famille. Il y a eu une ouverture qui contestait une sorte de logique individuelle de la maladie mentale mais qui s’est tout de suite refermée à un niveau familial.
Parallèlement à cela, je dirais que beaucoup de ces travailleurs, cherchent à savoir honnêtement comment intervenir dans un contexte, comment aider. Ils sont coincés par les grilles explicatives qu’ils possèdent et qui ramènent tout ce qui se passe à la famille. D’où un problème. Imagine, par exemple, un gosse délinquant qui arrive chez le thérapeute familial.
Le thérapeute familial veut voir le gosse délinquant, son papa, sa maman, ses frères et soeurs et il va essayer de voir le rôle de la famille dans cet acte délinquant. Il suffit de changer un petit peu le grossissement du microscope pour voir par exemple, que dans ce quartier-là, ce gosse appartient à une communauté nord-africaine à Schaerbeek* et que quand on est nord-africain à Schaerbeek, c’est extrêmement fréquent que les gosses à cet âge-là deviennent délinquants.
Alors, c’est intéressant, à ce moment-là, les éléments en jeu ne sont plus uniquement des éléments familiaux mais aussi des éléments d’un contexte beaucoup plus général.
Et là, il y a un problème qui se pose : ces professionnels vont dire : «vous comprenez, nous, notre travail c’est d’aider les gens, on ne peut pas répondre à nos patients : «voilà, ce sont des éléments sociaux qui créent des problèmes de santé mentale, il faut changer la société». Ces thérapeutes me diront, «concrètement que faire aujourd’hui, que faire maintenant ?»
C’est effectivement ceci qui crée les sentiments mitigés. Tu as d’un côté des gens qui viennent demander de l’aide parce qu’ils ne s’en tirent pas. D’un autre côté, tu te rends compte que répondre à certaines demandes peut être en soi un acte de contrôle social, un acte potentiellement mystificateur. Mystificateur parce que nous risquons d’envoyer le message que ce qui a créé effectivement le problème c’est cette famille, d’où tout un débat important.
Ce que nous avons voulu faire au cours de cette rencontre-ci, c’est faire venir à la fois des gens qui comme Bonner à Reggio Emilia, Desmarais au Canada, travaillent dans des quartiers avec des réseaux sociaux, en se posant la question : «quelle est la fonction de ma pratique ? Qui est-ce que je sers ?»"

Aujourd'hui, ce sont les DRH et autres psys d'entreprise qui renvoient à chacun que son malaise dans le monde du travail vient de lui, qu'il faut donc qu'il se soigne.

mercredi 13 février 2008

L'enfant au risque d'un nouveau monde

L'enfant au risque d'un nouveau monde, sur ScienceDirect

Résumé

Les nouvelles coordonnées de la famille, centrées maintenant sur le consensus à la place de l'autorité pour organiser les rapports entre ses membres, sur l'hédonisme en lieu et place du devoir comme valeur centrale, avec un enfant reconnu d'emblée dans son individualité - « le bébé est une personne » -, conduisent à un processus transformé d'éducation et d'élevage de l'enfant. Ainsi, au cours des premières années, l'introduction par les parents des premiers interdits (interdit du toucher, prohibition de l'inceste) se fait dans un nouveau cadre qui en change l'effectivité. La différence des sexes comme repère d'éducation s'estompe avec la disparition de la complémentarité des genres, changeant la problématique de la construction de l'identité sexuelle. La place croissante des médias peut les faire comparer à un « troisième parent ». Il en découle une structuration de la psyché de l'enfant qui n'est plus sur le modèle névrotique. Nous proposons l'hypothèse d'une nouvelle personnalité de base, traduction des nouveaux repères de la société et de la famille et conséquences des nouvelles pratiques d'éducation des enfants, qui viendrait remplacer la personnalité de base névroticonormale qui a dominé au cours de la première moitié du XXe siècle. Cette personnalité de base « narcissicohédoniste » présente des caractéristiques spécifiques : une faiblesse des intériorisations, un Surmoi peu efficace, une absence presque totale de culpabilité, un Idéal du moi peu socialisé, évoquant plutôt le Moi idéal de la première enfance, une dépendance accrue à l'égard des objets et stimulations externes, et enfin, un individualisme et une autoréférence, fondement et légitimation des comportements du sujet régulés essentiellement dans le registre économique.

A. Lazartigues (a), H. Morales (b), S. Saint-André(c) and P. Planche (d)
(a) Professeur hospitalo-universitaire de pédopsychiatrie, Service de pédopsychiatrie, hôpital de Bohars, CHU de Brest, CR49, Université de Bretagne occidentale, 29820 Brest, France

(b) Professeur de Psychiatrie, Département de Criminologie Psychiatrique, École Doctorale, Université des Andes, Venezuela

(c) Chef de clinique–assistant, Université de Bretagne occidentale, A15, 29820 Brest, France

(d) Professeur en Psychologie du Développement, Université de Bretagne occidentale, A15, 29820 Brest, France

Received 20 December 2005;
accepted 31 March 2006.
Available online 9 June 2006.

http://dx.doi.org/10.1016/j.evopsy.2006.03.011